Chère lectrice, cher lecteur,
Des mauvaises nouvelles, on en entend tout le temps depuis quatre ans – on finirait par en prendre l’habitude.
Les médias entretiennent cette angoisse chronique pour 3 raisons évidentes :
- Ça concentre l’attention sur eux, et cela fait consommer de l’information. Plus de spectacteurs et de visiteurs, c’est plus de revenus publicitaires, plus d’abonnements payants !
- Ça fait marcher la consommation. Qui a envie d’épargner quand tout s’effondre ? Or l’Etat touche sur tout avec la TVA, sauf sur votre épargne. Donc le gouvernement apprécie.
- L’Etat leur rend la pareille. C’est lui qui subventionne la plupart des organes de presse, de radio et de télévision. Il n’a même pas besoin de faire pression pour que les médias aillent dans son sens.
Alors que le métier de journaliste n’a jamais été aussi précaire, nombre de journalistes savent dans quel sens il faut écrire pour plaire à leur rédaction – quitte à brosser ouvertement l’Etat dans le sens du poil.
Et si en plus on peut faire marcher l’industrie des antidépresseurs et des télécommunications en gardant les gens chez eux… c’est encore mieux.
Le rendement de la peur
Nous vivons une période très sombre, où les valeurs acquises depuis la révolution française – la liberté et l’égalité universelles – sont remises en question.
La rhétorique à l’œuvre est d’une simplicité biblique. On vous fait croire qu’il est inéluctable de revenir à une société féodale, divisée en trois parties étanches, comme l’a décrite le géographe Joël Kotkin[1].
Au sommet, les nomades très riches, qui voyagent sans arrêt d’une mégalopole à l’autre pour le travail et les loisirs, et qui cherchent à atteindre l’immortalité par tous les moyens.
Au-dessous d’eux, la classe moyenne appauvrie, qui cherche désespérément à joindre les deux bouts.
Elle-même est menacée par une troisième classe sociale, celle de nomades miséreux prêts à tous les emplois, voire à toutes les violences pour survivre…
Les partisans de ce changement de société, cherchent à nous faire croire que le passage à cette nouvelle « société » est inéluctable.
C’est une façon de préparer leurs adversaires, c’est-à-dire vous et moi, à une défaite programmée, l’apocalypse, et à faire croire que l’intérêt des mondialistes se confond avec « le sens de l’Histoire ».
Les réseaux sociaux accentuent encore cet effet.
Et ici intervient le doomscrolling, et que nous traduisons par addiction à l’apocalypse, ou « accrocalypse ».
Plus vous déroulez le fil d’actualité, plus vous vous abreuvez de nouvelles apocalyptiques, et plus vous voulez en savoir plus.
Or cette accrocalypse, entretenue aussi bien par les médias « installés » que par les réseaux sociaux, est très mauvaise pour votre santé.
Ils sapent votre santé morale
L’addiction à l’apocalypse a des effets ravageurs sur la santé de la population, d’abord mentale, et ensuite physique, par ricochet.
Déjà, ce serait un tort de croire que l’addiction à l’apocalypse ne toucherait que la « sphère complotiste », c’est-à-dire tous les citoyens qui ont admis la malveillance évidente des dirigeants occidentaux actuels.
L’addiction à l’apocalypse touche tout autant les citoyens qui veulent y échapper. En effet, combien de personnes dans votre entourage vous disent qu’ils ne regardent plus les nouvelles, tant ils en sont terrifiés ?
Et pourtant, qu’ils le veuillent ou non, même les citoyens les moins informés doivent quand même l’être – quand il s’agit de pénuries, de « mesures sanitaires », d’élections, d’émeutes…
Ce sont eux qui subissent les chaînes d’information en continu, chez eux, dans les supermarchés, dans certains restaurants, dans les cabinets médicaux…
D’un côté, ils ne peuvent pas ignorer ce qu’il se passe ; de l’autre, ils ne veulent pas tout savoir. Mais le résultat est le même : ils s’isolent, se referment sur la sphère sociale dont ils font partie.
Quelles que soient nos opinions, cela n’empêche pas de finir dépouillé par des politiques inhumaines – comme l’expropriation des agriculteurs néerlandais[8].
L’appareil éducatif n’est pas en reste, et les activistes « progressistes » y mènent un véritable bourrage de crâne, des classes de primaire[9] à l’université[10].
Chaque famille, chaque groupe d’amis se retrouve ainsi à se replier sur lui-même, quand ce ne sont pas les individus fragiles qui renoncent à toute vie sociale réelle, n’ayant plus de relation que par les réseaux sociaux.
Or les réseaux sociaux, s’ils sont devenus des relais indispensables de l’information, sont aussi un univers numérique où l’identité se dissout dans le pseudonymat, où l’individualité se désagrège.
Les conséquences sur la santé physique suivent sans tarder.
Votre corps aussi en prend un coup
S’il y a une leçon que nous devons tirer de la pandémie, c’est l’importance fondamentale des défenses immunitaires.
Nous pouvons prendre tous les compléments alimentaires du monde, tous les remèdes naturels ou les médicaments qui soient, ils ne remplacent pas la résistance naturelle du corps que nous devons cultiver.
Or pour activer cette résistance naturelle, nous devons renouer avec une bonne forme, ce qui n’est pas évident, tant l’addiction aux écrans fausse notre rapport au réel.
Nous ne nous fions plus à ce que nous voyons, à ce que nous vivons, mais à ce que l’on nous dit que nous vivons.
Exactement comme ces personnes qui nous assuraient que nous vivions un réchauffement climatique terrible, pendant cet été 2023, qui a été le plus froid depuis dix ans au moins…
Un mécanisme particulièrement pernicieux
Mais l’accrocalypse va encore plus loin, car les nouvelles choquantes créent un sentiment d’urgence, ce qui active notre adrénaline et notre sentiment de puissance.
En même temps, elles créent un sentiment d’impuissance, donc de baisse de moral qui peut saper la solidité de notre édifice mental.
Enfin, apprendre une nouvelle importante nous donne le plaisir de savoir, d’être plus informé que les autres, et donc libère de la dopamine, ce qui nous incite toujours à en savoir plus.
C’est ainsi que nous devenons accros aux nouvelles déprimantes, que nous préférons lire des écrans plutôt que d’agir, nous choquer plutôt que de nous bouger.
La nullité des œuvres cinématographiques contemporaine, où règne la facilité scénaristique, le politiquement correct glacial et le progressisme malsain, nous ôte aussi cet échappatoire.
Nous nous sentons coincés – condamnés à écouter les oiseaux de mauvais augure.
Prenez une pause, vous le méritez
Il n’y a alors qu’une solution : arrêter la télévision immédiatement, et désinstaller les réseaux sociaux qui vous rendent le plus accro (instagram, tik tok et twitter en tête). Puis allez faire du sport.
Bien sûr, il faut faire attention à ne pas trop forcer sur un corps qui n’en a plus toujours l’habitude, surtout après les années « pandémie ». Le sport reste la plus saine des portes de sortie.
Une autre porte de sortie psychologique est le milieu associatif, qui permet de rencontrer de nouvelles personnes et de s’associer à des causes constructives.
Et si aucun projet associatif n’a grâce à vos yeux, n’hésitez pas à créer le vôtre !
Face à une apocalypse qu’on nous programme avec un peu trop d’évidence, nous devons nous rappeler qu’elle n’est une construction psychologique.
La fatalité est une illusion. Elle n’existe plus, dès lors que nous refusons d’y croire.
Dr. Thierry Schmitz
Sources
[1] Joël Kotkin, The Coming of Neo-Feudalism: A Warning to the Global Middle Class, Encounter Books, 2020.
[8] letemps.ch/monde/europe/aux-paysbas-fronde-agriculteurs-centre-elections-provinciales
[9] reseau-inspe.fr/urgence-ecologique-defi-ecole/
[10] theconversation.com/face-a-lurgence-ecologique-comment-transformer-les-programmes-des-ecoles-et-universites-190090