Chère lectrice, cher lecteur,
Par le passé, je vous ai vanté les mérites d’une crevette bien particulière et fort petite, qui s’appelle le KRILL.
Cette petite bestiole est extrêmement riche en oméga3, molécule dont votre cerveau a impérativement besoin pour fonctionner à son plein potentiel.
Mais le krill vit tout autour de l’Antarctique, alors que si vous partez au bord de la mer cet été, vous aurez tout loisir de vous nourrir de crevettes beaucoup plus locales et néanmoins, possiblement, très propres à la consommation.
Alors, avez-vous le droit de vous régaler de crevettes ? Certainement, si vous n’abusez pas de la mayonnaise et du vin blanc !
Mais plus sérieusement, il y a bien des vertus à la consommation de crevettes, si vous ne les grillez pas trop fort et si vous ne les accompagnez de trop de compositions grasses.
Les crevettes, de la vitamine en barre
Les crevettes fraîches sont riches en vitamines B, dont je ne cesse de rappeler que votre corps en a le plus grand besoin pour ses opérations chimiques internes. Ici, il y en a un bel échantillon : B1, B2, B3, B12
Mais vous retrouverez aussi de la très riche vitamine E – la même que dans l’huile d’olive, ainsi que de la vitamine K, cruciale pour la santé de vos os. Enfin, la vitamine A, sans laquelle votre vue elle-même est compromise.
Niveau minéraux, les crevettes ne sont pas non plus en reste, vu que vous y trouverez du fer, du magnésium, du potassium, du calcium, du cuivre et du zinc.
Elles comptent toutes sortes de graisses, mais ne manquent pas d’oméga3, qui sont celles de vous avez le plus besoin. Le meilleur rapport oméga3/oméga6 a été retrouvé dans les crevettes bouillies, et le pire, dans les crevettes frites.
Dans tous les cas, évitez de frire vos aliments ! Les crevettes ne font pas exception. Même si c’est très bon, ça ne l’est pas pour votre santé…
Au niveau du cholestérol, il en va de même. Vous pouvez griller très légèrement les crevettes pour en ôter les éventuels éléments nocifs, mais il faut toujours y aller doucement sur la cuisson.
Car rappelez-vous, et c’est prouvé par la principale étude sur les apports nutritifs des crevettes, qu’une cuisson à température élevée a tendance à faire fondre les qualités nutritives en même temps que la chair des crustacés.
Un aphrodisiaque qui n’a rien d’ordinaire !
Rappelons brièvement que la qualité antioxydante d’un aliment est celle qui consiste à nettoyer les cellules des déchets qui les corrodent de l’intérieur.
Ces déchets s’appellent les radicaux libres. Ils ont un impact nocif sur la reproduction cellulaire, causent le vieillissement favorisent les risques de cancer.
Dès lors, lorsqu’un aliment est antioxydant, il est anti-âge. Car il évite une reproduction cellulaire trop accélérée, l’épuisement des télomères cellulaires d’un organe.
Il est également anticancer, car il évite les reproductions malencontreuses, où la cellule oublie qu’elle fait partie du corps et crée des chairs parasites.
Or la poudre de crevette sèche, une fois dûment étudiée, a montré une activité antioxydante élevée. Cette activité a été « considérablement augmentée par la cuisson grillée et par ébullition, et nettement diminuée par la friture. »
Cette intense activité antioxydante est due à la présence d’antioxydants forts réputés, tels que l’astaxanthine (qui lui donne sa couleur), mais aussi les caroténoïdes, les vitamines A , C, et E, les oméga3 et 6 et ses minéraux.
Mais il ne faut pas négliger le caractère antioxydant de deux éléments incroyablement riches propres aux animaux marins, le chitosane et la chitine, dont la capacité de libération de la libido est amplement documentée1.
Les crevettes sont saines… la mayonnaise l’est moins !
Le souci qu’il peut y avoir avec la crevette, ce n’est donc pas la crevette elle-même, mais la façon qu’on a de l’accompagner.
Ma femme, férue de cuisine asiatique, sait les préparer sous la meilleure forme à mes yeux, celle des rouleaux de printemps. On y retrouve peu de glucides (hormis dans la pâte très fine), et beaucoup de crudités.
Surtout, l’avantage des rouleaux de printemps est qu’ils s’accommodent très facilement de sauces légères et un peu acides.
Si vous n’aimez pas spécialement la sauce soja, ou d’autres sauces fermentées, vous pouvez toujours vous rabattre sur des vinaigrettes, que vous pouvez épaissir en les mélangeant avec des condiments.
L’essentiel, comme je le répète, est d’y aller aussi doucement que possible sur la mayonnaise : non seulement c’est très calorique, mais ce n’est guère recommandé pour votre système cardiovasculaire.
Et n’allez pas me dire que la sauce tartare n’a rien à voir avec la mayonnaise ! C’est peu ou prou la même chose.
Pour le coup, je vous recommande mes deux sauces favorites, à savoir l’aïoli et le toum, qui sont des sauces aillées (et de fait, aphrodisiaques elles aussi !).
L’une et l’autre consistent dans un mélange d’ail et d’huile d’olive. Toutefois, comme l’émulsion d’ail n’est pas toujours simple à obtenir – il faut le battre longtemps et avoir le coup de main – les recettes divergent.
Dans l’aïoli, il est plutôt d’usage de mettre du jaune d’œuf (pour la version qui n’est pas celle des puristes), tandis que dans le toum, ou crème d’ail, ce qui est privilégié est plutôt le blanc d’œuf, et naturellement le citron.
Les vrais amateurs arrivent à le préparer en se passant d’œufs. Mais il faut avoir le bon tour de main.
Parfois il n’est pas négligeable de laisser un peu l’ail vieillir avant d’en faire un condiment, afin qu’il ne vous brûle pas la langue, car il arrive qu’il pique très fort, et que dans les intestins, il « déménage ».
Je vous dirais bien d’ajouter des câpres, mais ma femme me dit que j’en mets déjà un peu trop partout. Donc c’est à vous de voir…
Dans tous les cas, rappelez-vous que le plaisir ne rime pas nécessairement avec mauvaise santé !
Dr. Thierry Schmitz
1 Kamal M, Sindi RA, El-Azzazi FE, Kishk WH, Khalil HA, Abdel-Khalek
AM, Ayoub MA, Tufarelli V, Abd El-Hack ME. Sexual
behaviour response, testicular development and semen quality of New
Zealand white rabbit bucks as influenced by dietary chitosan. Reprod
Domest Anim. 2023 Mar