Outre les multiples vertus de cette extraordinaire protéine dérivée de la spiruline, dont nous avons discuté dans mes précédents articles, la Phycocyanine devient de plus en plus un élément essentiel pour la prévention, le traitement et même l'accompagnement des chimiothérapies et des traitements par rayonnement chez les personnes atteintes de cancer.

De plus en plus utilisée comme ingrédient de base pour la création de médicaments de synthèse et de traitements agressifs visant à combattre l'une des maladies les plus dévastatrices, le domaine de la santé dans son ensemble, y compris la médecine naturelle, bénéficie d'une multitude de nouvelles recherches entreprises ces dernières années.

Si la Phycocyanine est désormais renommée pour ses propriétés immunorégulatrices et son potentiel protéique remarquable, elle est moins connue pour ses autres bienfaits, notamment en ce qui concerne le cancer, pour lequel elle a été dix fois plus étudiée au cours des trois dernières années que par le passé.

Depuis 2020, la Chine en tête, suivie des États-Unis, de la France et de l'Italie, s'intéresse à démontrer l'efficacité de ce pigment bleu.

Bien que l'on sache depuis longtemps que la Phycocyanine possède des propriétés anticancéreuses, il est désormais possible, bien que dans une certaine mesure encore limitée, de mieux comprendre son action en fonction du type de cancer rencontré.

Comment extraire la phycocyanine de la spiruline et à quoi cela sert ?

• Phycocyanine et cancer du poumon 

En l'absence d'études cliniques apparemment réservées aux laboratoires cherchant à synthétiser les molécules naturelles qu'ils étudient, des recherches croisées, combinant des observations in silico, in vitro et in vivo, permettent de mieux comprendre son rôle prophylactique face à un large éventail de maladies.

Cette prophylaxie est renforcée, dans certains cas de pathologies graves, par des stratégies curatives à part entière.

Prenons l'exemple du cancer du poumon, où la Phycocyanine, en plus d'inhiber la prolifération des cellules cancéreuses de toutes tailles et de supprimer leur capacité à migrer, évitant ainsi la propagation de certaines formes de cancer, induit également l'apoptose des cellules cancéreuses, les conduisant à leur autodestruction.

Comme le montre un article récent, en plus de bloquer la prolifération et de détruire les cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines, elle agit simultanément sur le substrat du récepteur d'insuline impliqué dans la fonction antinéoplasique médiée par la Phycocyanine.

Ces découvertes ont récemment suscité l'intérêt d'un autre groupe de chercheurs pour les vertus anti-diabétiques de la Phycocyanine, notamment son pouvoir d'inhibition de la glycation.

D'autres études mettent en évidence son effet protecteur contre les risques associés à une alimentation riche en glucose et en graisses.

En ce qui concerne ses bienfaits pour les poumons, ceux-ci sont confirmés et enrichis par des recherches plus récentes concernant son activité inhibitrice des fibroses pulmonaires.(1 à 6)

• Phycocyanine et cancer du pancréas 

Parmi les cancers les plus redoutables, ceux du pancréas demeurent parmi les plus mortels, contre lesquels les chimiothérapies montrent une efficacité limitée. Cependant, la Phycocyanine émerge comme l'un des rares remèdes capables d'agir efficacement contre ce type de cancer.

Une étude récente démontre que la Phycocyanine "inhibe efficacement la prolifération des cellules cancéreuses du pancréas in vitro et la croissance des tumeurs in vivo".

À l'instar du cancer du poumon, la Phycocyanine induit l'apoptose des cellules cancéreuses pancréatiques, provoquant leur autodestruction, en activant les voies de signalisation p et JNK tout en inhibant la voie Erk.

De plus, elle favorise l'activation et la translocation nucléaire de NF-κB, jouant ainsi un rôle crucial dans l'équilibre entre l'apoptose des cellules malades et le processus anti-apoptotique permettant aux cellules saines de se régénérer. (7)

• Phycocyanine et cancer du sein 

Également étudiée dans le cancer du sein, la Phycocyanine continue d'étonner les chercheurs. L'analyse du profil d'un cycle cellulaire a révélé que la Phycocyanine induit un arrêt de la prolifération des cellules cancéreuses, entraînant leur apoptose par plusieurs mécanismes :   

• Elle augmente le pourcentage d'annexine, participant aux processus d'inflammation et d'apoptose.
• Elle élève les niveaux de γ-H2 AX, une cible sensible permettant de détecter les coupures de double brin dans l'ADN.
• Elle modifie le rapport Bcl-2/Bax, une protéine pro-apoptotique capable d'induire l'apoptose.
• Elle favorise la libération de cytochrome C, une enzyme impliquée dans les réactions d'oxydation et de réduction de l'oxygène.
• Elle accroît les niveaux de caspase 9, une protéase à cystéine.

Les cellules cancéreuses traitées par la Phycocyanine présentent ainsi une diminution de leur migration et une augmentation de leur adhésion, tout en montrant un effet antiangiogénique.

De plus, les scientifiques ont remarqué que la Phycocyanine supprime l'expression de la cyclooxygénase - COX 1 -, une enzyme qui favorise la synthèse de médiateurs pro-inflammatoires et la production de prostaglandine E-2.

Ces observations complètent les études mentionnées précédemment, démontrant que, bien qu'elle soit dévastatrice pour les cellules cancéreuses, la Phycocyanine n'est pas toxique pour les cellules non malignes, les plaquettes et les globules rouges.

• Phycocyanine et cancer du côlon 

Bien que principalement axées sur la capacité de la Phycocyanine à améliorer la tolérance aux radiothérapies dans le cancer du côlon, ces études révèlent également sa capacité à freiner le développement et à réduire la population de cellules cancéreuses.

Un élément clé de son mécanisme d'action réside dans sa capacité à réguler et à adapter les cytokines ainsi que l'activité du COX-2, une enzyme inductrice de multiples facteurs pro-inflammatoires résistants aux traitements par radiothérapie. (9) 

 
Dans le même ordre d'idées, un autre groupe de chercheurs se concentre spécifiquement sur les bienfaits de la Phycocyanine dans le cancer du côlon, et parvient à la conclusion suivante :

« La Phycocyanine atténue l’inflammation et réduit la tumorigenèse. La prévention des tumeurs peut passer par la modulation du microbiote intestinal et de l’expression des gènes dans les cellules du côlon. L’emploi de Phycocyanine est prometteur pour la prévention clinique et le traitement du cancer colorectal. » (10)    

• Phycocyanine et cancer de la peau 

En plus de son implication dans le traitement de diverses affections cutanées, il semble que la Phycocyanine présente également une efficacité dans le traitement du cancer de la peau.

De nombreux spécialistes ont observé son potentiel manifeste dans la lutte contre le cancer en raison de ses effets antioxydants, ainsi que de sa capacité à :

• Inhiber l'expression de la COX-2
• Réduire le niveau de PGE2, ce qui permet de contrôler la sécrétion de rénine
• Induire l'apoptose des cellules tumorales

Ces observations suggèrent qu'elle pourrait favoriser l'activation des gènes pro-apoptotiques et réguler de manière négative l'expression des gènes anti-apoptotiques, soutenant ainsi le développement des cellules cancéreuses.

Ces données conduisent de plus en plus de thérapeutes, de médecins et de scientifiques à considérer que la Phycocyanine pourrait être à la fois préventive et curative dans divers types de cancers.

Quelles sont les propriétés de la phycocyanine ?

Montrant à la fois son rôle positif dans : 

• les maladies cardio-vasculaires
• les risques induits par l’obésité
• les processus de cicatrisation 
• la prolifération des mélanomes 
• le stress oxydatif 
• le cancer
• les troubles et maladies inflammatoires
• les maladies neuro-dégénératives dont Alzheimer et Parkinson 
• les différentes formes de diabètes
• la protection rénale
• ainsi que la protection hépatique. (12)  

La Phycocyanine, les maladies neuro-dégénératives et les troubles du système nerveux induits par le Covid-19
La Phycocyanine exerce un rôle prometteur dans la prévention et le traitement des maladies neuro-dégénératives. 

Concernant spécifiquement les maladies neuro-dégénératives, la Phycocyanine montre un potentiel prometteur dans la prévention et le traitement de ces affections. Il a été suggéré que le Covid-19, en particulier la prolifération de protéines spike induite par cette maladie, pourrait perturber le bon fonctionnement du système nerveux central.  

C'est pourquoi, en décembre 2021, des chercheurs, Giselle Penton-Rol, Javier Marin-Prida et Mark-F. McCarty, détenteurs de brevets concernant l'application pharmaceutique de la Phycocyanine contre les troubles neuro-dégénératifs, ont entrepris de démontrer son potentiel d'action pour aider les patients à surmonter ce que l'on appelle communément le Covid long.(13)

Phycocyanine ou spiruline, quelles sont les différences ?

L’innocuité de la Phycocyanine à haute dose  

L'innocuité de la Phycocyanine à des doses élevées est un élément crucial à considérer dans la lutte contre le cancer. Il est essentiel de disposer d'un dosage adéquat de Phycocyanine pour obtenir des résultats optimaux, mais il est tout aussi important de connaître les limites potentielles ainsi que les risques associés à une consommation intensive.

Des résultats cliniques réalisés en double aveugle avec placebo nous permettent d'apprécier ces aspects. Ils ont montré qu'un effet significatif de réduction des douleurs pouvait être observé à partir de 1 gramme par jour, et qu'aucun effet néfaste n'était constaté au-delà de 2,3 grammes par jour pendant plusieurs semaines.

Il est cependant important de noter que ces résultats sont basés sur l'utilisation d'un extrait naturel de spiruline à haute pression, tel que celui utilisé dans cette étude. Ils ne peuvent pas nécessairement être extrapolés à l'utilisation de formules de synthèse actuellement en développement.

Étant donné l'importance d'un dosage puissant pour combattre différentes formes de maladies graves, il est primordial de privilégier un extrait naturel de Phycocyanine. Cet extrait naturel, vital pour son efficacité, peut être enveloppé dans un mélange lui permettant de conserver ses propriétés dans le temps. Cependant, il convient d'éviter soigneusement les compositions contenant de la glycérine végétale, dont une utilisation fréquente à des doses trop élevées pourrait entraîner des effets contraires à son action thérapeutique initiale.

Sources 

Article original de Réponses Bio :  https://www.reponsesbio.com/le-traitement-des-cancers-la-phycocyanine-et-son-innocuite-a-hautes-doses/

https://www.mdpi.com/1660-3397/17/6/362

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6627414/

https://www.mdpi.com/1420-3049/26/16/4711

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9698742/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9601608/

https://europepmc.org/article/MED/36355019

https://www.nature.com/articles/srep34564

https://link.springer.com/article/10.1186/s12885-015-1784-x

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6915779/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9030732/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9101960/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10144176/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9185767/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4948198/